À quel âge parle un bébé ? Comprendre les étapes du développement du langage

Un enfant en train de sourire dans une crèche

Le développement du langage est l’un des apprentissages les plus fascinants de la petite enfance. Chaque parent s’interroge : « À quel âge mon bébé va parler ? » Cette question renvoie autant à la première articulation d’un mot qu’à la capacité de communiquer avec son entourage. Entre gazouillis, babillage et premiers mots, le langage se construit progressivement, influencé par le développement cognitif, affectif et social de l’enfant. D’un point de vue scientifique, l’acquisition du langage repose sur l’interaction de plusieurs zones cérébrales, notamment l’aire de Broca (production du langage) et l’aire de Wernicke (compréhension). 

Dès la naissance, le cerveau de l’enfant est prédisposé à traiter les sons de la parole, mais son réseau neuronal va se renforcer grâce aux stimulations reçues. La plasticité cérébrale est maximale dans les premières années de vie, ce qui explique l’importance des échanges verbaux précoces. La mémoire phonologique à court terme, la capacité à imiter les sons, ainsi que la maturation des fonctions motrices orales (lèvres, langue, respiration) sont également des éléments clés de cette construction progressive du langage.

Les grandes étapes de l’acquisition du langage

Dès la naissance, le bébé est sensible aux sons et aux voix. Il entre très tôt dans une forme de communication pré-verbale. Voici les principales étapes observées :

  • 0 à 6 mois : réactions aux sons, vocalises, intonation dans les cris
  • 6 à 9 mois : babillage, répétition de syllabes (« ba-ba », « ma-ma »)
  • 9 à 12 mois : babillage plus construit, compréhension de quelques mots simples
  • 12 à 18 mois : apparition des premiers mots significatifs (« papa », « au revoir »)
  • 18 à 24 mois : enrichissement du vocabulaire, premières phrases de deux mots

Chaque enfant évolue à son rythme, et ces repères sont indicatifs. Il est normal que certains enfants parlent plus tôt ou plus tard que la moyenne.

À quel âge un bébé dit ses premiers mots ?

En général, les premiers mots apparaissent autour de 12 mois. Ils sont souvent liés à des personnes familières (« maman », « papa »), à des objets du quotidien (« dodo », « tétine ») ou à des expressions sociales (« encore », « tiens »).

Avant cela, un bébé utilise d’autres moyens pour communiquer : gestes, regards, intonations. La parole ne remplace pas ces outils, elle s’y ajoute progressivement. L’émergence des mots dépend du développement moteur (tenir sa tête, coordonner souffle et sons), cognitif (associer un mot à un objet) et affectif (envie d’interagir).

Comment stimuler le langage d’un bébé au quotidien ?

Le langage se nourrit des interactions. Pour aider un bébé à développer sa parole :

  • Parlez-lui souvent en nommant ce que vous faites, ce qu’il voit, ce qu’il ressent. L’enfant apprend par imitation : plus il entend des mots dans des contextes précis, plus il pourra les comprendre et les utiliser à son tour.
  • Chantez et racontez des histoires : les comptines favorisent la conscience phonologique (capacité à repérer les sons dans les mots), tandis que les histoires enrichissent le vocabulaire et stimulent l’imagination.
  • Réagissez à ses vocalises pour renforcer l’échange. Ces premiers sons sont les balbutiements du dialogue : répondre à bébé lui montre que ses « mots » ont un impact.
  • Utilisez les gestes associés à la parole, comme montrer ou faire au revoir. La communication gestuelle, comme le langage signé pour bébé, peut faciliter l’acquisition du vocabulaire en associant un mot à une action.
  • Créez un environnement calme et sécurisant, propice à l’écoute et à la répétition. Un cadre sans bruit parasite permet au bébé de mieux repérer les sons et de se concentrer sur les interactions verbales.

Un langage stimulé dans un climat affectif bienveillant et régulier favorisera un apprentissage naturel, progressif et durable.

Quels sont les facteurs qui influencent l’acquisition du langage ?

De nombreux facteurs influencent le rythme d’acquisition :

  • La fréquence et la qualité des interactions verbales avec les adultes
  • La fratrie : un enfant avec des aînés peut être plus stimulé (ou au contraire parler plus tard si les autres parlent pour lui)
  • L’accès à la socialisation, en crèche ou chez l’assistante maternelle
  • L’exposition aux écrans, qui peut nuire à l’interactivité et à la qualité des échanges verbaux. Une utilisation excessive ou inadaptée des écrans dès le plus jeune âge peut ralentir le développement du langage en réduisant les interactions humaines, indispensables à l’apprentissage. Pour mieux comprendre les risques, vous pouvez consulter notre article dédié sur les effets des écrans sur la santé des jeunes enfants.
  • Le développement global (audition, motricité, confiance en soi)

Chaque enfant bénéficie de ses propres conditions d’apprentissage. Il est important de respecter son rythme tout en lui offrant un environnement riche.
 

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Enfant en crèche, au milieu d'un autre groupe d'enfants

Stimuler le langage en crèche : un accompagnement professionnel

Dans les structures d’accueil comme les crèches Babilou, les professionnels y adoptent des approches pédagogiques basées sur l’interaction quotidienne : lecture de livres, chansons, jeux, échanges verbaux individualisés. Chaque moment de vie (repas, change, activités) devient une occasion d’enrichir le vocabulaire et d’encourager l’expression. L’environnement est pensé pour être stimulant, rassurant et adapté au rythme de chaque enfant. En choisissant une crèche Babilou, les familles bénéficient d’un accompagnement professionnel centré sur l’éveil langagier, essentiel pour poser les bases d’une communication fluide et confiante.

Pour en savoir plus sur nos structures et les pré-inscriptions en crèche, vous pouvez consulter la page “explorez nos crèches”.

Le développement de la compréhension : une étape clé souvent invisible

Avant même de pouvoir s’exprimer oralement, le bébé développe sa compréhension du langage. Dès les premiers mois, il perçoit l’intonation des voix, repère les sons familiers, et commence à associer certains mots à des actions ou des objets. Cette compréhension passive précède toujours l’expression verbale : un bébé peut comprendre « donne-moi le jouet » bien avant de savoir dire « jouet ».

Cette capacité repose notamment sur l’écoute répétée, la régularité des situations de communication, et la cohérence entre les mots et les gestes. Les enfants comprennent ainsi des consignes simples autour de 9 à 12 mois, et leur compréhension du vocabulaire explose entre 18 mois et 3 ans. Stimuler cette dimension en parlant souvent à l’enfant, en verbalisant ce que l’on fait et en nommant ce qu’il observe est donc essentiel, même s’il ne répond pas encore par des mots.

Quand faut-il s’inquiéter d’un retard de langage ?

Il existe de grandes variations de rythme, mais certains signes peuvent justifier une vigilance accrue :

  • À 18 mois : aucun mot prononcé
  • À 2 ans : peu de mots, pas de combinaisons, absence de compréhension simple
  • Manque d’interaction, de réaction à son prénom, ou de jeu symbolique

Si un doute existe, il est préférable d’en parler au pédiatre. Celui-ci pourra orienter vers un bilan orthophonique si nécessaire. Une prise en charge précoce permet souvent de favoriser un développement harmonieux.

Parmi les causes possibles d’un retard de langage, on retrouve :

  • Des troubles auditifs, même légers, qui empêchent l’enfant d’entendre correctement les sons et donc de les reproduire
  • Des troubles neurodéveloppementaux, comme les troubles du spectre autistique ou un trouble du développement du langage (TDL)
  • Une stimulation langagière insuffisante dans l’environnement de l’enfant : peu d’échanges verbaux, peu d’exposition au langage
  • Des antécédents familiaux, avec une histoire de retard de langage ou de dysphasie chez les parents ou frères et sœurs
  • Une santé globale fragilisée, avec des épisodes fréquents d’otites, de fatigue ou de troubles du sommeil pouvant freiner l’apprentissage

Il est important de ne pas culpabiliser : chaque situation est singulière. L’essentiel est de repérer les signes précocement pour pouvoir accompagner l’enfant avec les bons outils, dans un cadre rassurant et bienveillant.

 

Chaque enfant parle à son rythme

Apprendre à parler est une aventure unique pour chaque enfant. Si certains s’expriment tôt et avec aisance, d’autres prennent plus de temps, sans que cela soit anormal. Ce qui compte, c’est la qualité du lien, la richesse des échanges et le plaisir partagé de communiquer. En soutenant votre enfant avec bienveillance et en étant attentif à ses besoins, vous l’aidez à poser les bases solides de son futur langage.