Votre tout-petit a soufflé sa deuxième bougie, et depuis, chaque journée ressemble parfois à une petite bataille ? Bienvenue dans la phase du terrible two ! Cette période d'opposition et de grandes émotions est une étape aussi déroutante qu’essentielle dans le développement de l’enfant. Colères soudaines, “non” à répétition, refus catégorique de mettre son manteau ou de finir son assiette… Pas de panique ! Nous vous aidons à comprendre ce qui se joue derrière ce comportement et vous partageons des conseils pour accompagner votre enfant avec douceur et sérénité.
La crise du terrible two, c’est quoi exactement ?
Entre 18 mois et 3 ans, de nombreux parents découvrent une toute nouvelle facette de leur enfant : volonté affirmée, crises de colère soudaines, et un mot préféré, “non”. Cette période, souvent appelée terrible two, fait référence à une phase de développement typique qui démarre autour de l’âge de 2 ans ; un moment où l’enfant commence à tester les limites et à affirmer son individualité.
Cette expression venue du monde anglo-saxon met en lumière une étape parfois déstabilisante, mais profondément normale. Le jeune enfant, en quête d’autonomie, ressent intensément des émotions qu’il ne maîtrise pas encore. Frustration, impatience, colère : son cerveau émotionnel est en plein apprentissage. Sans les mots pour s’exprimer, il passe souvent par le corps — cris, opposition physique, pleurs.
Ce n’est ni une “crise”, ni un cap à “corriger”, mais plutôt un moment clé dans la construction de soi. Apprendre à dire “non”, c’est aussi apprendre à exister. À nous, adultes, d’accompagner cette étape avec empathie et repères clairs.
Pourquoi cette phase est-elle importante dans le développement de l’enfant ?
Aussi déroutante soit-elle, la période du terrible two marque une avancée majeure dans le développement de l’enfant. C’est à ce moment qu’il commence à comprendre qu’il est une personne à part entière, distincte de ses parents, avec ses propres envies, idées et limites. Dire “non”, refuser une consigne, pleurer quand les choses ne vont pas comme il le souhaite : tout cela participe à la construction de son identité.
Sur le plan émotionnel, l’enfant vit des tempêtes intérieures intenses. Il ressent des émotions nouvelles, souvent très fortes, sans encore savoir les nommer ni les réguler. Son cerveau, en pleine maturation, n’a pas encore toutes les ressources nécessaires pour gérer la frustration ou attendre son tour. Cela explique les réactions parfois “excessives” vues par les adultes.
Sur le plan cognitif, le terrible two s’accompagne généralement de progrès importants : explosion du vocabulaire, autonomie motrice, développement de l’imaginaire. C’est une période d’apprentissage intense, où l’enfant explore son environnement… et les réactions qu’il provoque chez les autres.
Accompagner cette étape avec douceur et fermeté permet à l’enfant de grandir dans un cadre sécurisant, où il peut exprimer ses émotions tout en intégrant progressivement les règles du vivre ensemble.


Comment réagir face aux colères et oppositions ?
Face aux débordements émotionnels du terrible two, les réactions des parents oscillent souvent entre incompréhension, fatigue et culpabilité. Pourtant, il est possible de traverser cette période avec plus de sérénité, en adoptant quelques réflexes simples et bienveillants.
Tout d’abord, gardez en tête que la colère est une émotion saine : elle exprime un besoin non satisfait, une frustration, un trop-plein. L’enfant ne “manipule” pas, il exprime ce qu’il ressent avec les moyens dont il dispose. Votre calme est votre meilleur atout. Si vous restez posé, vous l’aidez à s’apaiser à son tour.
Ensuite, validez ses émotions : “Tu es en colère, car tu voulais encore jouer, je comprends.” En mettant des mots sur ce qu’il vit, vous lui offrez un cadre pour mieux comprendre ce qu’il ressent, et petit à petit, pour le verbaliser lui-même.
Enfin, proposez des choix encadrés pour qu’il exerce son autonomie : “Tu préfères mettre tes chaussons rouges ou bleus ?” Cela limite les confrontations inutiles et lui donne un sentiment de contrôle dans un cadre sécurisé.
Et surtout, souvenez-vous : il ne s’agit pas de tout accepter, mais de poser des limites avec bienveillance. L’enfant a besoin de repères pour se sentir en sécurité.
Nos conseils et astuces pour accompagner votre enfant au quotidien
Au cœur de la période du terrible two, votre rôle de parent prend une dimension encore plus précieuse. Il ne s'agit pas seulement de poser des limites à votre bébé, mais de créer un cadre rassurant et prévisible où votre enfant peut explorer en toute confiance.
- Misez sur les routines : les enfants de cet âge ont besoin de repères. Un déroulé de journée stable (repas, sieste, jeux, bain, coucher…) diminue l’insécurité et limite les conflits. Les transitions peuvent être anticipées avec des phrases simples : “Après ce jeu, ce sera l’heure du bain.”
- Favorisez son autonomie : laissez-lui de petites responsabilités (ranger ses jouets, choisir un vêtement…) pour encourager son besoin de contrôle sans générer de conflit. Cela développe sa confiance en lui et canalise son énergie.
- Valorisez les efforts plutôt que les résultats : un “bravo d’avoir essayé de t’habiller tout seul” compte beaucoup. L’enfant se sent encouragé et reconnu dans ses progrès.
- Appuyez-vous sur les professionnels de la petite enfance : les équipes en crèche sont formées pour accompagner cette phase avec attention. Elles peuvent vous apporter un regard complémentaire et rassurant, en toute co-éducation. N’hésitez pas à échanger avec elles si vous avez des doutes ou des besoins spécifiques.
Quand s’inquiéter ? Les signaux à surveiller
La phase du terrible two est le plus souvent temporaire et naturelle. Mais comme chaque enfant est unique, il est important de rester attentif à certains signes qui pourraient traduire une difficulté plus profonde, surtout si les comportements persistent ou s’intensifient.
- Durée anormalement longue : si les colères ou l’opposition deviennent omniprésentes au-delà de 3 ans, sans amélioration, cela peut mériter un échange avec un professionnel.
- Retard important de langage : l’enfant ne parvient pas à s’exprimer, même par des gestes ou quelques mots ? Cela peut accentuer la frustration et les crises, et nécessite parfois un accompagnement spécifique.
- Difficulté à entrer en relation : un enfant très replié sur lui-même, qui ne cherche pas le contact ou ne joue pas du tout avec les autres, peut manifester un besoin particulier d’attention.
- Comportements auto-agressifs ou récurrents : se cogner, se mordre, se faire mal volontairement… Ces signaux doivent être pris au sérieux.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à en parler avec les professionnels de la petite enfance, votre pédiatre ou des spécialistes de la parentalité. Il ne s’agit pas de s’inquiéter trop tôt, mais de s’offrir des ressources pour mieux comprendre et accompagner son enfant, dans le respect de son rythme.
Accompagner votre enfant pour mieux grandir ensemble
Plutôt que de voir le terrible two comme une période à redouter, pourquoi ne pas le considérer comme une opportunité ? À travers ses “non”, ses colères et ses frustrations, votre enfant vous montre qu’il grandit, qu’il s’affirme et qu’il apprend à devenir lui-même. C’est un chemin parfois cahoteux, mais profondément constructif.
Avec de la patience, un cadre sécurisant et un accompagnement bienveillant, cette étape peut devenir un moment fort de la relation parent-enfant. Chaque crise est aussi une occasion de créer du lien, de mieux comprendre ses émotions et de renforcer la confiance entre vous.
Et si cette phase vous semble déjà intense, sachez que d’autres périodes de transition peuvent également bousculer l’équilibre familial, comme le fameux “fucking four”, souvent marqué par de nouveaux défis d’affirmation de soi à 4 ans. Là encore, la clé reste l’accompagnement, l’écoute et la confiance dans le développement naturel de votre enfant.
Et surtout, n’oubliez pas : vous n’êtes pas seuls. Chez Babilou, les équipes en crèche accompagnent les tout-petits à chaque étape de leur développement. Nous sommes à vos côtés pour vous écouter, vous conseiller et vous rassurer.
Découvrez comment Babilou soutient les parents dans leur quotidien sur notre page pour les familles, ou utilisez notre outil pour trouver une crèche proche de chez vous.
À retenir : les essentiels pour traverser le terrible two en toute sérénité
- Le terrible two est une étape normale du développement de l’enfant, entre quête d’autonomie et tempêtes émotionnelles.
- Dire “non” est un apprentissage : il aide l’enfant à construire son identité et à affirmer ses choix.
- Valider ses émotions et rester calme sont les clés d’un accompagnement bienveillant et rassurant.
- Instaurer des routines, proposer des choix et valoriser les efforts aident à apaiser les tensions du quotidien.
- Des signaux peuvent alerter en cas de difficultés persistantes : retard de langage, isolement, agressivité…
- Les professionnels de la petite enfance, notamment en crèche, sont des ressources précieuses pour co-construire un cadre éducatif stable.