Être l’aîné, le cadet, le benjamin… quelle différence ça fait ?

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L’ordre de naissance dans une fratrie a-t-elle son importance ? Pour les enfants, lors de leur enfance, être l’aîné, le cadet ou le benjamin peut avoir une influence sur leur manière d’agir et à terme, sur leur personnalité en tant qu’adulte. Découvrez ce que le rang de naissance au sein de la famille implique !

 

La place dans la fratrie a-t-elle une influence sur la personnalité des enfants ?

De multiples facteurs environnants peuvent agir sur le développement de la personnalité d’un enfant : le nombre de frères et sœurs, les différences d’âge, les tempéraments de chaque enfant, leur rapport avec les parents, leur rapport à l’autorité et aux règles

Certaines observations* venant de professionnels du milieu de la petite enfance, notamment de Marc Sznajder, Pédiatre à Paris, ont permis de mettre en évidence des tendances, déduites de la position des enfants dans la fratrie.

 

  • Être l’aîné

En tant que premier enfant, il est le seul à avoir eu l’expérience de « l’unique ». De son point de vue, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur peut être bouleversant, car il doit maintenant apprendre à partager : comme ses jouets par exemple, et surtout l’attention des parents…

S’il est mis en position de « gardien » de ses frères et sœurs trop tôt, l’aîné peut se couper prématurément de son enfance et peut se croire responsable, notamment si ce n’est plus un tout jeune enfant.

Cette circonstance, où l’enfant est placé entre l’adulte et le deuxième enfant, peut le mener à prendre parfois une position de parent. Cela peut induire des traits de caractères spécifiques, comme le sérieux, la serviabilité, ou le fait d’être appliqué dans ce qu’il fait.  

Cette position du premier né a son avantage. L’aîné est en âge de faire des activités différentes, notamment avec un de ses parents. Il peut par exemple suivre en vélo son parent qui fait son footing. Ce privilège peut lui apporter confiance en lui, et peut l’aider à s’épanouir dans sa position de premier né.

 

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  • Être le cadet

Du point de vue de l’enfant cadet, il est à la fois le plus grand, vis-à-vis du benjamin, et à la fois le petit vis-à-vis de l’aîné. Cette position de « milieu » peut parfois être inconfortable, car il peut avoir du mal à trouver sa place. L’enfant cadet peut envier la situation de l’aîné, parfois vue comme meilleure avec tous les privilèges qu’il peut avoir : se coucher plus tard, sortir avec ses amis…

A l’âge adulte, l’enfant cadet pourrait développer une certaine habileté diplomatique. Cette situation préparerait plus aisément l’enfant à devenir un adulte conciliant qui ne craint pas les compromis. Il peut ainsi développer une grande capacité d’adaptation.

Comme pour l’aîné, le cadet peut vivre lui aussi un moment privilégié et unique avec un de ses parents, en faisant une activité qui correspond à son âge, et différente de celle de son aîné. Cela peut être par exemple de faire de la marche avec son parent, si cette activité lui plaît. Ce moment privilégié peut rassurer l’enfant sur sa position dans la fratrie, car elle donne des avantages que les autres n’ont pas.

 

  • Être le benjamin

Le benjamin d’une fratrie est le dernier né, il peut donc être le second comme le cinquième ! La position dans laquelle se trouve le benjamin peut être la plus facile à vivre, comme la plus difficile s’il ne se sent pas entendu ou écouté comme les autres.

Les plus grands, qui peuvent avoir tendance à l’envier, sont présents pour le consoler et le soutenir. Pour le benjamin, affirmer sa personnalité est donc moins difficile car il a généralement l’attention de toute la famille : ses parents et ses grands frères et sœurs.

A l’âge adulte, il peut présenter une attitude « rebelle » et un esprit plus ouvert aux nouvelles expériences. Cela peut être dû à sa volonté de forger sa propre personnalité pour se démarquer de ses aînés !

Cette position est très avantageuse pour le tout-petit, car il peut potentiellement être le plus câliné, celui qui reçoit le plus d’attention. Les parents sont souvent moins intransigeants sur leurs principes éducatifs, envers le dernier notamment.

 

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Comment accompagner son enfant à prendre sa place dans la fratrie ?

 

Favoriser des moments individuels avec chaque enfant

Pour que chacun puisse trouver sa place, les parents peuvent prévoir des temps privilégiés avec le plus grand comme avec le plus petit. Passer un moment seul avec votre enfant ne sera que bénéfique pour lui. Cela permet de le rassurer sur l’amour que ses parents lui portent, et de son importance au sein de la famille.

Privilégiez un moment autour d’une activité qui vous plaît à tous les deux. C’est le plaisir qui rendra ce moment unique. Cela peut être par exemple pour un enfant qui aime lire, d’aller à la bibliothèque avec un de ses parents. De cette façon, en valorisant un enfant dans sa différence, il se reconnait dans ce qui lui est propre.

 

Valoriser les points forts de chacun

Un autre moyen est de valoriser les points forts de chaque enfant. Cela les responsabilise et les aide à prendre confiance en eux. C’est, par exemple, éviter que les enfants fassent la même activité extra-scolaire ; ce qui empêche aussi les comparaisons ! Dans cette optique, peu importe le rang de naissance, chacun a sa personnalité et son caractère qui lui est propre.

 

Verbaliser et expliquer les différences qui existent entre frères et sœurs

Divers éléments peuvent générer une certaine concurrence entre les enfants. La rivalité au sein de la fratrie peut être causée par des comparaisons entre les enfants, et les privilèges en fonction des âges de chacun.

La notion d’équité peut être difficile à assimiler pour un enfant, et c’est pour cela qu’il est nécessaire de verbaliser et d’expliquer pourquoi l’un des deux peut avoir droit à un bénéfice à ce moment-là et pas l’autre. Cela permet d’atténuer les tensions en leur faisant comprendre qu’il ne s’agit pas d’une décision prise à leur encontre, mais d’une décision réfléchie bénéfique pour eux !

 

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Déculpabiliser et accepter les sentiments de jalousie dans une fratrie

Les parents peuvent avoir du mal à accepter la colère ou le sentiment de jalousie d’un de leurs enfants, par rapport aux avantages d’un autre. La jalousie est un sentiment naturel qui permet aux enfants de se dépasser, de progresser et de se construire. Nier ces sentiments ou les exagérer peut avoir des répercussions négatives. Il est donc important que ce sentiment s’exprime par la parole, en discutant, pour l’accueillir et ne pas le stigmatiser.

 

Renforcer les liens entre les tout-petits et les plus grands

Le cocon familial dans lequel évolue un enfant est nécessairement un modèle important dans la construction de sa personnalité. Solidifiez les relations entre vos enfants, par des activités, ou en faisant participer le plus grand aux temps avec le bébé s’il en a envie, lors des soins par exemple. Cela peut grandement les aider à accepter la position d’aîné, de cadet ou de benjamin qu’ils ont, et contribue au développement d’une relation positive. Par exemple, il est possible de favoriser l’entraide entre eux en faisant les choses à deux lorsque c’est plus difficile pour l’un. L’important est pour l’aîné de ne pas sentir que tout repose sur ses épaules, et pour les plus jeunes de comprendre qu’ils ne sont pas inférieurs.

 

Chaque enfant a le potentiel pour trouver sa place dans la famille

Les relations au sein de la fratrie sont un des premiers apprentissages de la vie sociale et des rapports avec ses pairs. Arriver dans le nid familial en première, deuxième ou dernière position n’est pas anodin. Et pourtant aucune place n’est plus propice qu’une autre pour la construction de soi.

Chaque enfant va développer sa propre stratégie pour trouver sa place et prendre sa part d’attention des parents. L’important pour eux est d’être reconnu dans leur entièreté et leur unicité. Il n’existe pas de voie unique dans ce domaine, et les ressources des enfants sont immenses. N’oublions jamais qu’ils sont uniques !

 

*Marc Sznajder, Les aînés et les cadets (édition Odile Jacob).
Pédiatre à Paris. Praticien, attaché à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne, il est membre de la Société française de pédiatrie.

 

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