La communication positive avec son enfant : pourquoi, comment ?

vers-une-communication-bienveillante-avec-son-enfant-babilou

Eduquer son enfant, c’est l’accompagner dans la découverte et la compréhension du monde et des autres, c’est accueillir ses émotions et l’aider à les exprimer d’une façon adaptée, c’est lui permettre de se constituer une personnalité solide, une sécurité intérieure stable et de développer de la confiance en lui.

Dans cette aventure, comment communiquer avec son enfant pour qu’il se sente respecté, entendu et pris en compte ? Comment s’exprimer pour être entendu ? Comment aller vers une éducation positive ?

Ecouter, porter attention à l’enfant

Dans la communication avec l’enfant, le langage non verbal est aussi important, voire plus, que le langage oral. L’enfant a donc besoin que l’adulte se place à sa hauteur pour voir l’expression de son visage, les émotions qu’elles expriment, pour décrypter le message qui lui est envoyé.

Il a également besoin de sentir et de voir qu’il est pris en compte par l’adulte.

D'autant plus que la taille adulte peut impressionner l'enfant. Alors, n'hésitez pas à vous mettre au sol, à sa hauteur.

Le langage oral est un outil qui a aussi son importance, le choix d’un vocabulaire adapté à l’âge de l’enfant permet d’être sûr que le message est bien compris. Comme l’enfant apprend à maîtriser la langue à travers ses expériences du quotidien, utilisez des phrases courtes avec des mots simples et évitez un surplus d'informations qui crée de la confusion dans son esprit.

Ecouter les émotions de l’enfant

Derrière chaque émotion, il y a un besoin. Ecouter, faire parler l’enfant de ce besoin lui permet de se sentir pris en compte et d’accepter la frustration qu’il ne soit pas comblé… L’écouter est une stratégie qui l’encourage et l’engage à communiquer ses points de vue, sans lui imposer de pensées. On peut reconnaître l’envie de l’enfant de manger un bonbon sans pour autant lui en donner un !

En revanche, quand le vécu émotionnel de l’enfant n’est pas accueilli (« Ce n’est pas grave, cela ne fait pas mal », « Ne sois pas triste, ton papa reviendra »…), sa réalité est niée. L’enfant se déconnecte de ses impressions et ne peut plus faire confiance à son ressenti. Pourtant, les émotions sont vitales car elles servent d’alerte pour nous adapter aux situations et pour nous signaler un danger !

Par ailleurs, des émotions niées ou non comprises par l’adulte peuvent également générer de la frustration chez l’enfant. Il ne se sent pas écouté, à l’inverse d’une communication positive qui induit une écoute active.

vers-une-communication-bienveillante-avec-son-enfant-babilou2

Dire ses émotions

Lorsque vous vous adressez à votre enfant, exprimer son ressenti permet de ne pas stigmatiser l’enfant et de ne pas confondre ce qu’il est et ce qu’il fait. « Quand tu cries, cela me dérange car je n’entends pas ce que ton frère me dit » plutôt que « Tu es pénible, tu cries trop fort », qui génère automatiquement une image négative de lui-même car il ne comprend pas forcément que vous émettez une critique sur ce qu’il a fait mais sur sa personne. Au lieu de comprendre pourquoi il ne doit pas crier trop fort, il enregistre le fait qu’il est un enfant pénible.

Attirer l’enfant sur les conséquences de ce qu’il fait et sur ce que cela provoque comme émotions dans son entourage lui permet de comprendre que son comportement n’est pas adapté.

Grâce à vos mots, l’enfant doit faire preuve d'assertivité. Il doit pouvoir exprimer ses émotions librement et apprendre à les gérer dans le respect d'autrui pour le bien de ses relations interpersonnelles.

Parler positif et proposer des choix

Le cerveau de l’enfant ne traite pas bien la négation, utiliser des phrases positives quand on s’adresse à l’enfant est un gage d’efficacité. La phrase « Descend du canapé » sera mieux comprise par l’enfant que  « Ne monte pas sur le canapé ! ». Etre attentif également au fait que, comme les adultes, l’enfant n’aime pas recevoir d’ordres… Formuler des demandes claires en invitant l’enfant à agir : « quand tu auras fini ton goûter, j’aimerais que tu ranges ta chambre » plutôt que « Range ta chambre » ! Donner des repères peut se faire dans la douceur et la bienveillance. Lorsqu’un enfant montre de l’opposition, on peut lui proposer des choix : lorsque le « Viens t’habiller » n’est pas efficient, l’inciter à venir en l’interrogeant « Quel pantalon veux-tu mettre, le rouge ou le bleu ? » lui donne le sentiment d’être acteur et d’être pris en compte. La contrainte est alors remplacée par le dialogue et la coopération.

La manière d’anticiper la situation peut se révéler déterminante pour favoriser une réponse positive par l’enfant. Lorsque la situation est régulièrement source de conflit et de stress, il est conseillé en amont de préparer l’enfant.

Par exemple, si l’enfant est généralement turbulent au moment des courses, on peut le préparer au fait que dans le magasin il sera en charge du petit caddie ou il aura son propre panier à provisions. Un rôle qu’il prend généralement très à cœur puisqu’il ressent son importance dans la gestion de cette tâche.

Etre un modèle pour l’enfant

Le jeune enfant apprend par imitation. Les adultes et à fortiori ses parents sont des modèles dont il reproduit les comportements, les mots, les attitudes. Dès lors, lorsque le parent a des gestes brusques, élève le ton, s’énerve, il y a fort à parier que l’enfant exprimera sa contrariété de la même façon… Comment demander aux enfants de ne pas faire les choses que l’on fait soi-même ? Parler avec bienveillance à son enfant, sans élever le ton et sans emportement lui offre un modèle de communication positif.

Si vous estimez avoir commis une erreur, n’hésitez pas à vous excuser auprès de votre enfant. Vous lui apprendrez ainsi que vous aussi vous pouvez, tout comme lui, vous tromper. Quelle meilleure image de communication positive vous pourriez lui donner, qu’un parent qui enseigne à son enfant d’assumer ses erreurs et de demander pardon.

vers-une-communication-bienveillante-avec-son-enfant-babilou3

Accepter que les apprentissages prennent du temps

L’enfant a besoin d’expérimenter les règles qui lui sont imposées. Il est souvent nécessaire de les répéter plusieurs fois pour que l’enfant les comprenne, les intègre et puisse alors les respecter. Le bébé qui approche les doigts de la prise en regardant son parent n’est pas en train de le provoquer mais de vérifier que "les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets" et qu’il est bien interdit de toucher la prise ! Il aura besoin de plusieurs tentatives pour en avoir la certitude.

Dans le cadre d’une éducation positive, l’apprentissage passe également par des méthodes de coopération. L’enfant doit apprendre à gagner en autonomie et ne pas obéir par obligation. Encourager l’enfant et lui faire comprendre les conséquences de ses actes sont autant d’éléments qui favorisent l’apprentissage.

Et… faire confiance à son enfant 

L’enfant a la capacité d’identifier ses besoins. Si vous êtes à son écoute et que vous respectez son ressenti, cela l'aidera à construire la sécurité intérieure dont il a besoin et répondra à ses besoins de façon ajustée.

Le propre de l’éducation positive consiste justement à instaurer une relation de confiance entre parent et enfant, dans le respect du développement psychomoteur du tout-petit.

Il n’existe pas de formation pour devenir de bons parents. L’éducation positive vous aidera à comprendre le développement personnel de votre enfant, et pouvoir conjuguer sereinement le quotidien, entre journée de travail et vie de parents.

Les objectifs restent de renforcer la confiance de vos enfants en eux-mêmes, leur générosité, et le respect envers les autres.

Ces contenus peuvent vous intéresser